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Un dernier entretien avec Mathieu Fleury, Conseiller municipal

Marie-Pierre Lefebvre

On May 10, Mathieu Fleury announced he will not run for re-election as City Councillor in the fall. After twelve years, he tweets that he needs a pause from public life to focus on his family. He is a young man full of energy, for whom networking and community building is a priority. From the early age of 24, he started to make a difference for Rideau-Vanier, for Sandy Hill. I spoke with him, and here is what he had to say. Due to our common bilingualism but also both our mother tongues being French, we went back and forth, but always seemed to end in French.

 

Quel est ton plus beau souvenir des 12 dernières années ?

Il n’y a pas un seul souvenir, mais plusieurs interventions, investissements, projets qui aident à bâtir une communauté. Je pense au terrain de basketball à Strathcona Heights, la passerelle Adàwe, la rue Rideau, le changement du nom du parc de la Côte-de-Sable au parc Annie Pootoogook.

Pour la pérennité de la communauté, un des éléments centraux a été la création du comité Town and Gown. Me basant sur un modèle existant, je l’ai mis sur pied avec le président d’Action Côte-de-Sable de l’époque dans le but de faciliter la communication continue et le règlement de différends entre la ville, le campus, les résidents et les étudiants.

 

What are three things you’d tell the person taking over in the fall?

They are not starting from scratch. Some initiatives I created, others I inherited. My top priorities would be the people, the environment, Town and Gown, infrastructure, active transportation and protecting heritage.

First, focussing on Town and Gown mitigates the risks of community impacts associated with big events such as Canada Day, St. Patrick’s Day, etc. Second, continuing to advance active transportation investments; we’ve done the bridges, but the streets need to be modernized for pedestrians and cyclists. And third, we are a historic area with development pressure, and it’s easy to just give an exemption or lose sight of the risk of further development, but once you lose sight of that risk, it can tumble.

 

What did you want to be when you were growing up?

I’m not that kid who had a plan; I enjoyed life and I grew up in this community. I know what I want now; my long-term goal is to be the President of the International Olympic Committee. I think sport can drive many benefits in society and bring the world together. In a bizarre twist, here I am at 36, after 12 years of elected office, and I don’t know what’s next! I want to continue to contribute to my neighbourhood and the city—I haven’t decided how, but I am open-minded. Maybe one day I’ll come back to politics; it would be a privilege to represent the community again, or the City.

L’implication politique a toujours été dans mon ADN, mais je ne me suis pas impliqué politiquement dans des partis. Une de mes forces qui m’a aidé est que je suis à l’aise à parler devant des foules (dans les deux langues en plus!). M me jeune, je gagnais des concours d’art oratoire. Aussi, mon séjour comme moniteur au camp Tim Hortons m’a beaucoup transformé. Ça m’a ouvert les yeux aux besoins des communautés et des gens marginalisés.

Mon expérience au bureau d’un ministre m’a démontré que le milieu politique n’est pas différent de moi et toi, mononcle, matante, c’est juste un autre niveau. Il faut juste avoir la confiance.

 

Tu as eu de la pression pour te présenter comme maire. Est-ce que tu l’as considéré ?

Oui. Je savais en gagnant cette dernière élection que c’était ma dernière, que si le maire ne se représentait pas, j’allais aussi sortir de l’arène parce qu’il était temps qu’on change de génération. Deux facteurs ont eu l’effet d’une douche froide, premièrement ma responsabilité de père d’un enfant de 5 ans. Depuis septembre, je ne suis jamais allé chercher mon enfant à l’école et ce n’est pas normal. Deuxièmement, j’ai vécu beaucoup de crises de par le quartier que je représente et de par mes responsabilités à la table du conseil municipal (entre autres président du conseil d’administration du Logement communautaire d’Ottawa), et je ne pense pas que les gens le réalisent. Depuis le sinkhole sur la rue Rideau, c’est une crise après une autre. Tous les enjeux de la pandémie, les projets de l’Armée du Salut, les inondations, la tornade, les camionneurs, toutes ces crises et plus, je les ai vécues aux premières lignes.

Tous les élus locaux ont vécu la pandémie de la m me façon en ce qui concerne les questions de leurs électeurs, mais ici c’était particulièrement difficile. C’est la communauté avec les plus faibles revenus, beaucoup de logement communautaire, les gens qui ne parlent ni anglais ni français, le chaos dans les refuges, toute la communauté d’affaires (plus de 700 marchands juste dans le Marché By)—ils veulent tous des réponses.

Être maire n’est pas hors de question, je suis encore jeune donc j’ai plusieurs années devant moi !

 

Quelle est ta couleur préférée ?

Quand j’étais jeune, j’étais toujours habillé en bleu. Mais en vieillissant j’ai découvert le mauve-bourgogne. Aujourd’hui en 2022, c’est le bourgogne !

 

Do you regret anything?

Non, pas de regrets. J’avais confiance dans toutes les décisions que j’ai prises au moment où je les ai prises, mais c’est certain que dix ans plus tard, les choses peuvent avoir changées. Si je pouvais donner des conseils à un.e jeune qui se présente, je ferais beaucoup moins d’événements officiels. Par exemple ce soir je vais à quatre évènements. Je regrette le peu de temps de qualité que je passe avec la communauté. Ce que je ferais maintenant serait de faire le tri de manière à pouvoir rester plus longtemps à chaque événement, à pouvoir y participer plus comme résident que comme politicien.

Le plus difficile de ma décision était de surmonter le sentiment que j’abandonnais des dossiers importants pour la communauté. J’aimerais qu’il y ait de la continuité et que le prochain.e élu.e puisse prendre le flambeau, à sa manière.

Mathieu Fleury lors du changement de nom du parc de la Côte-de-Sable à Annie Pootoogook, un moment mémorable pour notre conseiller.
Photo Chris Bricker